Bérengère Kolly
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«Et de nos sœurs séparées…» Lectures de la sororité
Préface de Geneviève Fraisse
Collection : L’Impensé contemporain
Éditions Lussaud, 2012
80 pages – 9 €
Cet ouvrage a bénéficié du soutien de l’Institut Emilie du Châtelet
Pourquoi invoquer le mot de sœurs dans la lutte politique? Quel serait le ou les sens de ce terme, sororité, choisi parmi d’autres, et invoqué avec tant d’insistance dans le Mouvement de Libération des Femmes au début des années 1970?
La sororité, c’est l’amitié, l’amour des femmes pour elles-mêmes, et la solidarité dans la lutte politique. La sororité, c’est cela, et plus que cela ; car la sororité énonce ce que ne peuvent formuler seules ni la solidarité, ni l’amitié : le devenir sœurs du coude à coude dans la lutte spécifique des femmes pour leur libération; l’invention d’une politique nouvelle, loin des modèles fraternels existants; la formation d’un nous inédit et oxymorique, supposant à la fois la multiplicité et l’interchangeabilité, une union mouvante et discontinue, une appartenance sans appartenances.
A partir du texte emblématique du Torchon brûle, publié entre 1971 et 1972, ce texte entend ainsi proposer quelques lectures possibles de la sororité comme invention politique : une notion qui entend faire de l’amour des femmes entre elles et pour elles proposition philosophique, et politique.
Docteure en philosophie de l’université Paris 1 Panthéon Sorbonne, ancienne allocataire de l’IEC, Bérengère Kolly est chargée d’enseignement à l’Université de Lorraine et chercheure associée au LISEC de Lorraine. Elle travaille les questions de philosophie politique et les questions éducatives à partir de et par la question des sexes. |